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Boulogne Billancourt Ecologie
24 février 2010

La SNI joue au promoteur de Luxe et oublie son role social

Immeubles de la rue Pau Casals : Deux occasions manquées pour la mairie, deux belles affaires pour RESTAURA et la SNI !

Lors de la vente à RESTAURA, groupe spéculateur Espagnol, d’un ensemble d’immeubles appartenant à la FRANCE MUTUALISTE en octobre 2004, Pierre Christophe BAGUET déclarait :

“France Mutualiste : une opération purement financière !

L'ensemble de la France Mutualiste, constitué de 889 appartements certes non classés en logements sociaux, permettait, grâce à des loyers accessibles, d'offrir de grands services à des dizaines de familles aux revenus modestes, des personnes âgées, des jeunes couples.” (http://www.pcbaguet.com/np220.htm)

En 2004, M. BAGUET n’était pas encore maire de Boulogne-Billancourt…

Si une bataille a été gagnée par Messieurs DUHAMEL et FOURCADE en contraignant RESTAURA à rétrocéder 215 logements à OSICA, bailleur HLM, cela a coûté 2,3 M€ d’aides de la mairie et communauté d’agglomérations (en échange aussi de 33 appartements réservés).

On a souvent lu que la mairie actuelle avait fait plier RESTAURA en l’empêchant de revendre le reste à la découpe, après un coup de pinceau d’une mauvaise peinture et quelques poses de doubles vitrages parmi les plus bas de gamme.

Mais si on prend le prix de rétrocession des 215 logements à OSICA, filiale de la CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS, 27,5 M€ et qu’on le rapporte au prix d’achat de RESTAURA à la France Mutualiste des 889 appartements pour 80 M€, on se rend compte que proportionnellement parlant, RESTAURA a rétrocédé à OSICA ces 215 logements 20% plus chers que ce qu’elle les avait achetés 2 ans auparavant !

À plus ou moins 5 M€ de bénéfices en moins de deux ans, sur 215 logements, ça fait cher du coup de pinceau !

Mais c’est après que ça se dégrade.

Engagée à ne pas revendre des immeubles dont les rénovations n’ont cessé d’être dénoncées depuis maintenant 4 ans, Restaura les a loués. Les logements occupés étant souvent de lois 48 et à des tarifs insultants pour tout spéculateur (de 4 à 10€ du m2), Restaura a survendu ces appartements rénovés et a affiché ses prétentions sur des photographies de logements exposés plein sud, dernier étage et aménagés par un architecte. Le tout en 4 par 3 sur des affiches parsemées dans la ville et sur le fronton de la rue Pau Casals. Tout pour séduire…

Ce n’étaient là que des images d’Epinal, bien loin de la réalité de tous les jours. Des centaines de candidats à la location, aux revenus plutôt modestes, puisque les appartements sont en majorité des studios ou des deux trois pièces, se sont précipités, alléchés par tant de promesses et une rénovation récente. La communication de Restaura en 2005 annonce :

« Matériaux nobles ; Rénovation de grand standing ; Isolation phonique garantie par acousticiens… ».

A la suite de quoi des centaines de personnes ont accepté des loyers à la limite du raisonnable, jusqu’à 27 € du m2 ! Ils ont déchanté en quelques jours, on les avait gentiment escroqués ! Le mot est du maire lui-même, en août 2008.

Peinture écaillée au bout de quelques mois, fissures dans tous les murs, inondations à répétitions provoquées par des déchets oubliés dans les canalisations, affaissements des trottoirs, électricité non conforme, chauffe eaux mal fixés…

La liste des malfaçons est longue et il convient d’y rajouter le point le plus essentiel, car subi quotidiennement par absolument tous les occupants de ces immeubles, les nuisances sonores.

Il n’y a pas un seul logement qui ne laisse entendre son voisin vivre dans sa moindre intimité. Plus de 250 logements ont trouvé preneurs sous Restaura, grâce à sa campagne de désinformation. En un an, 90 % de ces locataires étaient déjà partis ! Catastrophés par la qualité de vie en rapport avec leurs loyers.

En janvier 2009, les pompiers de Boulogne-Billancourt ont dressé un bilan “incendie” négatif de 4 pages. Le tout dans des immeubles fraîchement rénovés !

Le propriétaire, le syndic, ALMA GESTION, la mairie, l’ADIL, le médiateur de justice, tous ont été avertis et sollicités pour ces tromperies. Tous ont fait la sourde oreille et ont laissé ces locataires payer le prix fort leur stress quotidien et leur insécurité. 

En juillet 2009, la SNI, autre filiale de la CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS a racheté l’ensemble des immeubles dont Restaura ne voulait plus. 

Pour 92 M€, d’après ce qu’on en sait, la SNI rachète les 17 immeubles, moins les 5 rétrocédés à sa filiale OSICA deux ans auparavant. Encore une fois, c’est un prix tout à fait honorable, voire spéculateur si l’on reporte celui-ci aux 80 M€ déboursés pour l’ensemble par Restaura, 5 ans plus tôt,

Faut il rappeler que la SNI est un groupe semi-public bénéficiant de subventions ?

En 2004 la CDC avait déjà fait une offre pour l’ensemble Pau Casals, mais à un prix de 70 M€. Cinq ans plus tard, elle débourse 92 M€ + 27,5 M€ (OSICA), soit 120 M€ pour l’ensemble..! Combien de subventions publiques cela aura coûté aux contribuables pour que la rue Pau Casals se transforme en résidence “Villa Pau Casals” et pour des rénovations ne permettant même pas aux locataires actuels, écrasés par leurs loyers, de vivre décemment ? Nous n’avons pas d’informations précises.

Mais moins de deux mois après son rachat, la SNI, pourtant chargée de fournir aux revenus modestes des logements à prix intermédiaires, voire sociaux, se permet de se transformer en promoteur de luxe et revend tous les appartements vidés par les locataires excédés de Restaura entre 2007 et 2008, entre 6000 et 8000 € le m2 ! Et ce, sans même entreprendre la moindre amélioration de sécurité ou de confort dénoncée par les locataires en colère, par les pompiers et par une assignation en justice déposée par un des locataires. En vendant immédiatement 250 logements vides sur les 750 rachetés, la SNI est déjà bénéficiaire. Joli coup que même un groupe comme Restaura n’aurait pas rêvé accomplir.

Cependant, la SNI ment par omissions à ses futurs acquéreurs et on présume de la fureur de certains, quand, après avoir déboursé 800 000 € pour un 90 m2, certains vont découvrir le peu de repos, le nombre de dégradations et la note salée que leur coûtera la remise aux normes prescrites par les pompiers, pour ne parler que de ce problème.

Alertée, la mairie n’a tout simplement pas répondu aux courriers des locataires. La SNI a refusé d’entendre les problèmes dénoncés.

Le 22 décembre 2009, c’est le collectif des « Mal logés » qui s’est chargé de rappeler son rôle à la SNI. 80 personnes sont venues manifester rue Pau Casals pour dénoncer les 300 appartements vides et non reloués depuis presque deux ans et pour dire non à une SNI promoteur de luxe.

Interpellé par l’opposition lors du dernier conseil municipal, le maire lui s’est félicité de la sortie de crise (il y avait donc bien une crise sous Restaura !) à la rue Pau Casals et a démenti l’existence du rapport des pompiers et même, du locataire ayant assigné ALMA GESTION, RESTAURA et la SNI.

Les Verts auraient voulu que la rue Pau Casals soit l’occasion de voir le taux de logements accessibles réhaussé à Boulogne BIllancourt.

O.K

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